Si le chef de l’Etat choisissait de s’engouffrer dans une option personnelle trop sélective débouchant sur un gouvernement trop peu représentatif par rapport aux personnalités avancées par les partis et groupes parlementaires porteurs de voix, il est à craindre qu’il n’opère une sorte de distorsion par rapport au régime parlementaire édicté par la Constitution de 2014.
Les candidats suggérés par les trente-six partis qui ont participé à la sélection des éventuelles figures du casting que se réserve le chef de l’Etat font partie des meilleures compétences dont les noms reviennent depuis la révolution, dont certaines ont exercé sous l’ancien régime.
D’autres ministres de Ben Ali ont été écartés arbitrairement de manière discriminatoire, malgré leur savoir-faire, leur expertise, leur intégrité et l’apport qualitatif dont ils sont en mesure de faire bénéficier xle pays, en ce moment précis où le blocage au niveau économique, financier et de la rénovation est à son stade le plus problématique.
Nous allons assister dans les prochains jours à un probable petit bras de fer mettant en présence le président de la République et les partis les mieux représentés au sein de l’ARP, qui devra déboucher sur la désignation du candidat à la primature par les soins du Président, puis sur la composition de l’équipe gouvernementale au nom de laquelle le futur chef du gouvernement sollicitera la confiance du Parlement.
Certains observateurs craignent de voir Kaïs Saïed «tirer la couverture» à lui, en privilégiant le projet d’une réforme radicale de la Constitution qui viserait à introduire la remise en question des mandats électifs et agirait à «inverser la pyramide du pouvoir».
Une telle attitude pourrait proposer à l’Assemblée un chef de gouvernement et des ministres en déphasage par rapport aux attentes des partis et groupes parlementaires et vis-à-vis de la liste de personnalités de bonne facture soumise au Président.
Si le chef de l’Etat choisissait de s’engouffrer dans une option personnelle trop sélective débouchant sur un gouvernement trop peu représentatif par rapport aux personnalités avancées par les partis et groupes parlementaires porteurs de voix, il est à craindre qu’il n’opère une sorte de distorsion par rapport au régime parlementaire édicté par la Constitution de 2014. Puisque les députés majoritaires ne pourraient accorder leur confiance qu’à un vrai «gouvernement du Président».